Destiné à préparer la fin de sa vie professionnelle, le plan d’épargne retraite est également très intéressant pour réduire sa facture fiscale chaque année. Voici ce que vous pourrez déduire de votre revenu imposable grâce au PER en 2024..
Par Jean-Victor Semeraro – Capital – Publié le 02/01/2024
Un outil de défiscalisation massive. Le plan d’épargne retraite (PER), lancé le 1er octobre 2019, permet de mettre de l’argent de côté durant sa vie professionnelle, tout en réduisant sa facture d’impôt sur le revenu (IR) année après année. Ce «deux-en-un» présente surtout un gros avantage : «Il échappe au plafonnement des niches fiscales de 10 000 euros», comme le rappelait récemment Thomas Ducorps, responsable de l’épargne salariale chez Verspieren à Capital.
Sur le plan fiscal, les versements réalisés sur son PER en cours d’année sont certes déductibles de son revenu imposable, mais dans une certaine limite. Si pour l’imposition des revenus 2023, la messe est dite, l’année 2024 ne fait en revanche que débuter. Ainsi, jusqu’au 31 décembre, vous allez pouvoir effectuer des versements volontaires sur votre PER. Des sommes qui seront prises en compte et déduites de votre futur revenu imposable 2024, et qui figureront dans votre déclaration de revenus au printemps 2025.
Un avantage fiscal encadré
Il va sans dire que cette déduction fiscale très avantageuse est strictement encadrée par la loi. Codifiée à l’article 163 quatervicies du Code général des impôts (CGI), elle diffère suivant le statut professionnel du contribuable. Par ailleurs, il est à noter que ce plafond de déduction est global à l’ensemble des produits d’épargne retraite, et fait l’objet d’une réévaluation chaque année par les pouvoirs publics.
- Pour les salariés :
En 2024, les sommes versées sur un PER individuel sont déductibles du revenu imposable à hauteur de 10% des revenus professionnels nets de 2023, dans la limite de 35 194 euros (10% x 43 992 euros [plafond 2023 de la Sécurité sociale] x 8), ou à hauteur de 4 399 euros (10% du plafond 2023 de la Sécurité sociale).
- Pour les indépendants :
La déduction fiscale des versements concernant les travailleurs non salariés n’obéit pas à la même règle de calcul. En 2024, elle correspond à 10% des bénéfices imposables (BIC, BNC, etc.) de l’année précédente, dans la limite de 8 fois le plafond de la Sécurité sociale de l’année en cours (2024). A savoir, 46 368 euros x 8 = 370 944 euros. A ce montant, il faut ajouter 15% du bénéfice imposable compris entre 1 fois et 8 fois le plafond de la Sécurité sociale, soit en 2024, entre 46 368 et 370 944 euros.
Au total, le plafond de déduction fiscale s’élève à 37 094 + 48 686 = 85 780 euros en 2024. Seconde option, pour les indépendants qui dégagent peu de revenus, le montant de déduction fiscale s’élève à 4.637 euros, soit 10% du plafond de la Sécurité sociale 2024.
Il est à noter que d’un contribuable à l’autre, le plafond disponible de déduction fiscale peut considérablement varier. Notamment via le report des plafonds non utilisés durant les trois années précédentes. Pour connaître votre plafond disponible, vous devez vous reporter à la dernière page de votre avis d’imposition.
Par ailleurs, la réduction d’impôt dont bénéficie le contribuable dépend nécessairement de sa tranche marginale d’imposition (TMI). Les contribuables situées dans les tranches supérieures du barème de l’impôt sur le revenu (30%, 41%, 45%) ont un gain fiscal plus élevé. Par exemple, si vous versez 2 000 euros sur votre PER, la ristourne fiscale sera de 600 euros dans la tranche à 30%, de 820 euros dans la tranche à 41%, et de 900 euros dans celle à 45%.