L’Investissement Socialement Responsable, ou comment donner du sens à votre épargne

Donner du sens à vos investissements. Plus que l’ambition de Quintus Patrimoine, cette volonté s’inscrit dans une démarche en faveur de l’investissement responsable au fondement de la création de notre cabinet.

Résolument dans l’air du temps, l’investissement socialement responsable consiste à s’appuyer de manière systématique et mesurable sur des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance pour construire un univers d’investissement, et à intégrer de tels critères à la gestion financière. « Si beaucoup de variantes circulent sur la définition de l’ISR, elles ont cela de similaire qu’elles renvoient essentiellement à l’intégration des facteurs extra-financiers dans l’analyse des sociétés investies ».

À l’heure où les préoccupations liées à de tels enjeux revêtent une importance grandissante, où la crise sanitaire a, une fois de plus, levé le voile sur les limites de nos modèles économiques, l’application des principes du développement durable aux placements financiers permet de contribuer à une économie plus responsable, en prenant appui sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) et sur les principes pour l’investissement responsable (PRI) des Nations Unies.

I.            Quels sont les fondements de l’analyse ISR ?

L’analyse ISR articule les évaluations financière et extra-financière des entreprises, afin de sélectionner les titres. Autrement dit, l’analyse extra-financière complète celle du modèle économique et des indicateurs financiers des sociétés, constituant une grille de lecture supplémentaire. En ce qui concerne la collecte de données, les sociétés de gestion de portefeuille entretiennent un dialogue permanent avec les entreprises et sont en mesure de construire, sur cette base, un reporting détaillé. Le développement de l’investissement responsable reflète en effet le paradigme qui s’installe autour de la responsabilité sociale des entreprises (RSE).

Le processus d’analyse ISR repose dans un premier temps sur des politiques d’exclusion : certaines exclusions sont d’ordre éthique et concernent des secteurs ou activités comme l’armement ou le tabac, là où d’autres sont dites normatives et écartent les entreprises qui ne respectent pas des standards internationaux fondés sur des considérations éthiques ou de risques. La philosophie des premiers fonds ISR consistait d’ailleurs essentiellement en l’exclusion de secteurs controversés ou contraires à certaines valeurs. Si d’aucuns le considèrent comme une tendance actuelle, l’ISR est bien plus qu’une mode et la construction de la notion d’investissement éthique n’est pas si récente, puisque le mouvement ISR s’enracinait, dans ses prémices, dans les convictions religieuses et l’éthique d’investisseurs individuels.

Tout en conservant cette pratique d’exclusion, les fonds se sont progressivement ouverts à des thématiques ESG qui leur sont propres, parallèlement à l’émergence d’un investissement dit d’impact, dans des entreprises dont l’activité « génère de manière intentionnelle et durable des impacts environnementaux et sociaux positifs ». Ainsi observe-t-on, depuis quelques années, un engouement pour la gestion thématique au bénéfice de certaines activités. Interrogé au sujet de thématiques particulièrement porteuses, Olivier Ken, gérant de fonds actions chez Ecofi, voit d’abord la nutrition, aussi bien animale qu’humaine, comme levier pour agir indirectement sur les émissions de CO2. La technologie est également un thème d’avenir, qui s’allie à l’enjeu de l’efficience énergétique, notamment dans le cadre du développement de puces SiC à basse consommation en énergie. Olivier Ken évoque enfin les énergies renouvelables, thématique récurrente, mais aussi le réseau de distribution d’énergie, qui doit être renforcé face à la hausse de la production d’énergie. Il s’agit là d’une thématique extrêmement défensive car caractérisée par des revenus stables et une grande visibilité. Chez Quintus Patrimoine, nous sommes par ailleurs convaincus que l’eau est une thématique d’avenir, d’où le choix de Pictet Water parmi les fonds que nous proposons à nos clients. Cela dit, il convient de garder à l’esprit certaines nuances et de faire preuve de vigilance : un fonds thématique n’est pas toujours un fonds ISR, ce qui n’est pas cohérent.

La sélection des fonds se décline ensuite en différentes stratégies : l’approche best in class, qui consiste à investir dans les meilleurs émetteurs sur le plan ESG dans chaque secteur d’activité, l’approche best in universe, qui a les mêmes fondements mais analyse les entreprises de manière absolue et indépendamment de leur secteur d’activité, et l’approche best efforts, qui, comme son nom l’indique, privilégie les entreprises démontrant une amélioration de leurs pratiques ESG au fil du temps. Ces approches, bien que complémentaires, peuvent faire l’objet d’arbitrages propres aux différentes sociétés de gestion, libres de privilégier celle qui est la plus adaptée à leurs convictions.

La gestion des fonds ISR doit s’accompagner d’une réelle action de la part des sociétés de gestion pour influencer les entreprises en portefeuille à améliorer leurs pratiques ESG. Cela se traduit par deux volets : le vote en assemblée générale et le dialogue. Certaines sociétés de gestion de portefeuille porte une attention particulière par exemple à la nomination des membres du conseil d’administration ou à la rémunération des dirigeants, à travers le vote. Ainsi la société de gestion exerce-t-elle son poids d’actionnaire en votant à toutes les assemblées générales des sociétés investies. Elles peuvent entrenir de plus un réel dialogue avec certaines sociétés, ce qui lui permet, le cas échéant, de réagir au mieux à des controverses les affectant. Au-delà de ces pratiques, qui sont synonymes d’une action directe, est à même de peser davantage dans les négociations grâce à sa participation à des coalitions d’investisseurs, comme Shareholders for Change, réseau d’investisseurs européens qu’elle a contribué à fonder en 2017.

II.           Tour d’horizon de différentes méthodologies

Chaque société de gestion de portefeuille applique sa propre méthodologie, construite autour des axes développés ci-dessus, en fonction de ses besoins et de sa sensibilité. À défaut de faciliter la compréhension de l’analyse ESG, cela souligne la cohérence dans la philosophie d’investissement des sociétés de gestion et la maîtrise de leurs modèles. Il est donc crucial pour des cabinets comme Quintus Patrimoine d’avoir une bonne connaissance de la méthodologie des sociétés de gestion et de leurs fonds. Un des partenaires de Quintus Patrimoine affirme par exemple que son modèle ABA, développé en interne, est à la source de la valeur ajoutée de son activité et de sa gestion. Le modèle ABA est un modèle dynamique dont les données proviennent directement des entreprises et sont traitées automatiquement, d’où une évolution de la note des entreprises en fonction de chaque actualité les concernant.

Un autre partenaire de Quintus Patrimoine, acteur pionnier de la finance responsable, met en avant sa touche personnelle pour compléter son analyse. Cette dimension d’analyse supplémentaire compte en effet pour 30% de la note ESG finale. Les critères retenus sont les suivants : équilibre des pouvoirs, non-discrimination et égalité hommes-femmes, responsabilité dans les relations avec les clients et les fournisseurs, responsabilité fiscale.

Dans cet exemple les quatre grands critères qui la composent découlent d’autant de valeurs particulièrement importantes pour la société de gestion. Cette touche a une dimension sociale marquée, liée à cette société de gestion.

L’ISR s’exprime donc à travers différentes approches et stratégies, et les diverses sociétés de gestion représentent autant de méthodologies, ce qui fait de l’ISR un marché hétérogène.

III.          Comprendre les labels ISR

Reconnaître un fonds d’investissement responsable n’est toutefois pas chose aisée, et la multiplication des référentiels en la matière est révélatrice d’un certain manque d’harmonisation. Des labels imposant des cahiers des charges précis ont donc été institués et tiennent lieu de repères, face à la multitude de fonds ISR. Ainsi les labels ISR, mis en place et soutenu par les pouvoirs publics depuis 2016, et Greenfin (2016), premier label d’Etat dédié à la finance verte, garantissent-ils en toute indépendance la qualité et la transparence des fonds d’investissement labellisés. Chez Quintus Patrimoine, nous sommes particulièrement attentifs aux labels des différents fonds que nous proposons.

« Si ces deux labels ont la même finalité, en ce qu’ils ont été conçus pour assurer aux clients finaux la garantie d’une procédure exigeante, leur contenu n’en est pas moins différent », comme le relève Cesare Vitali. Le label ISR a en effet été pensé pour des fonds ISR généralistes, là où le label Greenfin concerne les fonds thématiques verts. Le nucléaire et les énergies fossiles ne sont donc pas éligibles au label Greenfin, qui classe les sociétés sur la base d’une taxonomie définissant différentes « éco-activités », pour la transition écologique et énergétique.

Finansol (1997) et le label CIES (Comité Intersyndical de l’Epargne Salariale), bien que moins récents, s’appuyaient déjà sur les piliers ESG en s’intéressant aux placements d’épargne solidaire et en incluant de tels critères dans la gestion de l’épargne salariale.

IV.          Retour sur des idées reçues

Loin des idées reçues courantes sur les fonds ISR, ces derniers ne démontrent pas une performance différente des fonds conventionnels. L’intégration des critères ESG dans l’étude des entreprises permet au contraire une meilleure compréhension de leurs activités et des risques qui les entourent, lesquels ne sont pas intégrés à l’analyse purement financière. L’analyse ISR est un outil d’analyse des risques – qu’ils soient environnementaux, sociaux ou de gouvernance, de réputation, réglementaires, ou encore de mauvaise gestion des parties prenantes – qui ne sont pas nécessairement pris en compte dans l’analyse financière classique. Et pourtant, ils peuvent avoir un impact non négligeable sur la valorisation des titres, qui se trouve dégradée par la concrétisation de risques de ce type. Pour investir dans une société particulièrement risquée, les investisseurs demandent, de plus, une prime qui représente un coût supplémentaire pour l’émetteur.

Le respect des critères ESG favorise la performance dans la durée, et les entreprises très bien notées sur ce plan tendent à surperformer quelle que soit la conjoncture. La résilience des business models des entreprises le principal facteur expliquant la résistance des fonds ISR face à la crise récente : les sociétés dotées d’un bon processus opérationnel ont pu s’adapter plus rapidement. Le groupe français Legrand a par exemple mis en place un plan d’urgence dès février 2020. Ces sociétés tendent à être aussi les mieux notées en termes d’ISR. De manière générale, il semble que la crise sanitaire ait un effet accélérateur sur une volonté d’investir de manière responsable déjà bien présente.

L’ISR se présente donc également comme un moteur de résilience à moyen et long terme, avec des fonds qui ont, pour certains, accusé la moitié seulement de la baisse des marchés pendant la crise sanitaire. Et pour cause, l’analyse ESG est fondée sur le long terme et apporte une réponse à la dichotomie évidente entre les exigences des marchés financiers et la réalité économique : le cycle de vie des entreprises est, de fait, beaucoup plus long que le rythme instauré par la publication de leurs résultats et valorisations. Le choix de thématiques de long terme permet en outre d’expliquer des couples rendement/risque très bons car la volatilité des fonds ISR est moins marquée que celle de leurs indices.

Un autre enjeu connexe est celui de la conciliation entre le rendement et l’impact positif effectif : vont-ils réellement de pair ? C’est du moins la conviction inhérente au courant de l’impact investing, qui fait écho aux objectifs de mesure de la contribution réelle des entreprises aux grands objectifs de développement durable. Dans une perspective similaire, ce courant postule que la simple intégration d’une analyse ESG dans sa gestion ne suffit pas à communiquer sur le caractère responsable d’un fonds. Au-delà de l’analyse ESG, il met en lumière l’importance de s’intéresser à la façon dont l’entreprise génère des impacts positifs : le fait-elle de manière intentionnelle et en plus de ses activités habituelles, est-elle en capacité de mesurer ces impacts ? Si les indicateurs standardisés de mesure d’impact sont encore relativement peu développés, les entreprises et sociétés de gestion font preuve d’une volonté grandissante de prouver leur contribution aux ODD. Pour ce faire, elles ont recours à des indicateurs d’impact divers et variés, dont les dépenses en recherche et développement, les émissions de CO2 évitées ou encore le nombre de patients soignés, pour les entreprises actives dans le secteur de la santé. En résumé, les fonds d’impact ont cela de différent des simples fonds thématiques qu’ils mettent au cœur de la sélection des titres de leur portefeuille la volonté de maximiser les impacts positifs créés.

Dès lors, et à rebours des idées reçues, on ne saurait perdre de vue l’objectif premier de l’investissement responsable : concilier performance économique et impact positif sur le plan ESG, en appliquant à l’investissement les principes du développement durable.

V.           Nos préférences

Comment, alors, donner du sens à votre épargne ? Il est possible de souscrire à des investissements responsables directement auprès d’établissement financiers ou à travers des produits d’assurance-vie, un PEA ou encore des produits d’épargne salariale. Chez Quintus Patrimoine, nous proposons des fonds ISR dans tous nos contrats d’assurance-vie, placement de long terme cohérent avec la logique ISR.

Conformément aux dispositions de la loi Pacte, les acteurs de l’assurance-vie devront, à partir de 2022, proposer au moins un produit labellisé ISR, un produit Greenfin et un produit d’épargne solidaire dans le cadre de leurs contrats. Cette impulsion politique illustre bien la volonté d’instaurer un cadre incitatif en faveur de placements plus durables, mais aussi celle de répondre à une forte demande de la part des épargnants : d’après une étude récente de BNP Paribas Asset Management (BNPP AM), 81% des répondants tiennent compte des critères ESG dans la gestion de leurs portefeuilles et 16% prévoient de le faire. Les critères ESG revêtent donc de plus en plus d’importance dans l’esprit des épargnants, et la sensibilité aux critères sociaux (pilier S) s’est accrue au lendemain de la crise sanitaire.

Quintus Patrimoine sélectionne avec soin les fonds proposés à ses clients, parmi lesquels Ecofi Enjeux Futurs, l’un des fonds phares du cabinet. Ce fonds labellisé ISR repose sur la conviction que les grandes tendances que sont la démographie, le développement et l’éducation, et la gestion des ressources de la planète, sont de réels moteurs de performance.

Composé d’actions internationales, Ecofi Enjeux Futurs utilise la double dimension géographique et sectorielle afin de profiter de valeurs de croissance inhérentes à certains titres européens tout en compensant cette prise de risque par des valeurs dites « défensives » essentiellement issues des Etats-Unis. La sélection des valeurs s’opère autour de 6 thématiques d’avenir : efficience énergétique ; traitement de l’eau et des déchets ; énergies renouvelables ; santé ; services à la personne et éducation ; inspection, contrôle et certification.

Pour un encours de 207 millions d’euros en 2019, Ecofi Enjeux Futurs a généré une performance annualisée de 4,51% (données sur 3 ans, au 31/05/2020), contre 4,05% dans sa catégorie*.

* Les performances passées ne préjugent pas des performances futures

Mirova Europe Environmental Equity Fund est un autre fonds de prédilection de Quintus Patrimoine. Agrémenté des labels ISR et Transition Energétique et Ecologique pour le climat, ce fonds a mis au centre de sa politique d’investissement les actions des sociétés européennes qui apportent une réponse à des grands enjeux environnementaux.

Les études menées par l’équipe de recherche en investissement responsable de Mirova permettent une approche thématique suppléant une analyse financière approfondie, de façon à identifier les meilleures opportunités d’investissement sur l’ensemble des secteurs d’activité. Mirova sélectionne méthodiquement des valeurs qui contribuent de façon positive, voire très favorable, à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD). Mirova Europe Environmental Equity Fund affiche une performance annualisée de 3,77% depuis sa création en 2013 (2,89% pour son indice de référence)*.

* Les performances passées ne préjugent pas des performances futures

VI.          Quels enjeux pour l’investissement responsable ?

Par-delà l’intérêt d’une telle approche, l’investissement responsable renferme des difficultés évidentes, et reste associé à des enjeux susceptibles de prendre de l’ampleur dans les prochaines années. La principale difficulté que devra surmonter l’ISR est celle de convaincre plus largement les investisseurs des avantages de la sélection sur la base de critères extra-financiers. L’ISR a beau gagner du terrain, certains investisseurs restent focalisés sur la réduction de l’univers d’investissement inhérente à la sélection ISR, crainte inspirée par la théorie moderne du portefeuille développée par Markowitz en 1952.

À l’évocation des enjeux entourant l’investissement responsable, on considère que « le premier chantier est celui des normes », faisant référence à la nécessité d’aller vers plus de standardisation des reporting RSE des émetteurs. Comme il le fait remarquer, il n’existe pas nécessairement de département RSE dans les petites et moyennes entreprises, d’où une moindre couverture des small et mid caps (petites et moyennes capitalisations) par les agences de notation ESG.

Les atouts de l’ISR lui permettront néanmoins de relever ces défis, à l’heure où les clients et investisseurs prenant en compte de nouvelles catégories de facteurs sont de plus en plus nombreux. Par ailleurs, la tendance à la consolidation des agences, illustrée entre autres par le rachat de Vigeo Eiris par Moody’s, annonce une certaine harmonisation, le cabinet Quintus Patrimoine est également convaincu que l’analyse ISR fera, à terme, partie intégrante de l’analyse financière des sociétés

              Conclusion

L’investissement socialement responsable constitue donc une notion éminemment complexe, aux abords difficiles à cerner sous bien des aspects. Des différentes méthodes d’analyse et stratégies aux idées reçues qui entourent cette thématique, la compréhension de l’ISR demande de faire preuve de nuance et de pédagogie. Les sociétés de gestion, mais aussi d’autres acteurs comme les cabinets de conseil en gestion de patrimoine, peuvent jouer un rôle clé dans l’appropriation du concept par les épargnants, en mettant à disposition des ressources variées à des fins informatives, et en tenant lieu d’interlocuteur privilégié pour initier un dialogue.

Quintus Patrimoine, en tant que cabinet de gestion de patrimoine indépendant, repose en somme sur la ferme conviction qu’il est aujourd’hui décisif de prendre ce tournant ESG. L’investissement responsable étant la raison d’être de Quintus Patrimoine, nous serions ravis de vous accompagner dans une telle démarche et de vous conseiller dans la sélection de vos fonds.