La finance responsable progresse en France

L’encours des fonds d’investissement et des mandats de gestion responsables a encore augmenté de près de 6 % l’an dernier dans l’Hexagone, selon l’Association française de la gestion financière. Les investisseurs particuliers détiennent 45% de l’encours des fonds français et étrangers responsables.

Primonial – Publié le 26/04/2024

L’investissement responsable (IR) ne cesse de gagner du terrain en France. Selon une étude de l’Association française de la gestion financière (AFG), qui regroupe les sociétés de gestion de portefeuille domiciliées dans l’Hexagone, l’encours (c’est-à-dire les versements cumulés, majorés des plus-values latentes) des organismes de placement collectif (OPC) et des mandats de gestion respectant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), a augmenté de 5,8 % l’année dernière, pour atteindre 2.531 milliards d’euros au 31 décembre 2023. Cette hausse intervient après une progression de 6,9 % en 2022.

Les particuliers de plus en plus présents grâce aux labels et au PER

Les encours IR se sont répartis de la manière suivante l’an passé : 50 % proviennent des OPC gérés en France (soit 1.277 milliards d’euros), 38 % des mandats de gestion (953 milliards d’euros) et 12 % des OPC étrangers (301 milliards d’euros). Les investisseurs particuliers détiennent 45 % de l’encours des fonds français et étrangers responsables, contre 55 % pour les investisseurs institutionnels (banques, assureurs, fonds de pension, caisses de retraite, entreprises). La part détenue par les particuliers progresse notamment grâce au développement des labels et à la diffusion des plans d’épargne salariale et des Plans d’Épargne Retraite.

Les ratios sont nettement plus déséquilibrés en matière de mandats de gestion IR : les institutionnels représentent 97 % des encours (3 % pour les épargnants). Au total, les encours de l’investissement responsable sont détenus à 72 % (74 % en 2022) par la clientèle institutionnelle et à 28 % (26 % en 2022) par la clientèle particulière.

Les fonds monétaires sont les plus responsables

Si l’on se focalise sur les seuls OPC de droit français – fonds communs de placement (FCP) et sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) -, 63 % de leurs encours sont issus de fonds responsables.

La part des OPC IR est, toutefois, très variable selon la nature des fonds. Elle représente :

  • 99 % de l’encours des OPC monétaires (composés de bons du Trésor, de certificats de dépôt et de billets de trésorerie) ;
  • 74 % de l’encours des OPC obligataires (constitués d’obligations), ;
  • 66 % de l’encours des OPC actions (investis dans des titres d’entreprises cotées) ;
  • 65 % de l’encours des OPC diversifiés (plusieurs classes d’actifs) ;
  • 31 % de l’encours des OPC immobiliers (SCPI, OPCI, SCI, SIIC) ; 
  • à peine 8 % de l’encours des OPC de capital investissement (non coté).

L’encours du reste des OPC (intégrant notamment les fonds d’épargne salariale) affiche une part de fonds IR de 40 %.

Plus d’articles 8 et moins d’articles 9

Enfin, l’association s’est penchée sur la classification européenne SFDR . Cet acronyme signifie « Sustainable Finance Disclosure Regulation », ou « Règlement sur la publication d’informations de durabilité dans le secteur des services financiers », en français. Le SFDR distingue trois types de fonds : les OPC « article 6 » qui ne présentent pas de critères de durabilité, les OPC « article 8 » qui prennent en compte les critères ESG, et les OPC « article 9 » dans lesquels les SGP s’engagent à investir dans des activités économiques ayant un objectif environnemental ou social (comme la fabrication de panneaux solaires ou de véhicules électriques).

Or, alors que l’encours des fonds « article 8 » gérés en France a progressé de 16,2 % en 2023, l’encours de leurs homologues « article 9 » a reculé de 12,5 %.

« La diminution des encours des fonds ‘article 9’ s’explique principalement par la poursuite du travail de reclassification débuté par les sociétés de gestion de portefeuille en 2022 à la suite de précisions issues des autorités de contrôle européennes et l’application de nouvelles exigences liées à la mise en place du niveau 2 SFDR », écrit l’association. Dit autrement, des sociétés de gestion ont transformé des articles 9 en articles 8, moins contraignants.