Le dispositif lancé par la loi Pacte en 2019 a atteint les 10 millions de titulaires et franchi les 100 milliards d’euros d’encours en 2023, a annoncé Bercy.
Par Marion Heilmann – Publié le 29/04/2024 – Les Echos
Le plan d’épargne retraite (PER) a plus que jamais la cote. Lancé par la loi Pacte en 2019, ce produit d’assurance-vie a franchi les 10 millions de titulaires et les 100 milliards d’euros d’encours fin 2023, a annoncé Bercy dimanche soir.
« Au 31 décembre 2023, sur la base des données mises à disposition par l’ensemble des fédérations professionnelles commercialisant des PER, plus de 10 millions de personnes bénéficient déjà de ces nouveaux PER, précise Bercy. Les encours constitués sur ces PER atteignent 102,8 milliards d’euros. »
Versements déductibles des impôts
Une raison de se réjouir pour le ministère de l’Economie et des finances puisque c’est Bruno Le Maire qui avait porté la loi Pacte. « C’est avant tout une réussite pour les Françaises et les Français qui disposent désormais d’un produit d’épargne adapté pour préparer leur retraite, a commenté le ministre. Mais c’est également une réussite pour nos entreprises qui ont besoin d’investissements de long terme pour les accompagner dans les grandes transitions. »
Cette dynamique concerne tant les PER d’entreprise, collectifs (23,4 milliards d’euros d’encours) ou obligatoires (19,5 milliards d’euros d’encours), que les PER individuels (59,9 milliards d’euros d’encours et plus de 3,69 millions de titulaires), détaille Bercy. Ces produits sont distribués par les banques et les assureurs.
Le PER a remplacé « de nombreux produits (PERP, Madelin, article 83, PERCO), aux règles de fonctionnement hétérogènes et complexes », met en avant Bercy. Les versements sont libres mais ont l’avantage pour l’épargnant d’être déductibles des impôts dans la généreuse limite de 35.194 euros pour les salariés, et de 85.780 euros pour les indépendants en 2024.
« Inquiétude face à l'avenir »
En revanche, impossible de débloquer les fonds avant la retraite, sauf en cas d’achat de sa résidence principale ou en cas d’« accident de la vie » (invalidité, surendettement, expiration des droits d’assurance-chômage…). Au moment de la retraite, les fonds peuvent être débloqués soit sous forme de rente, soit sous forme de capital.
« L’inquiétude des Français face à l’avenir du système de retraite conduit au succès du PER », estime Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne car près de trois quarts d’entre eux, selon une étude du Cercle de l’épargne, estiment que leurs pensions ne leur permettront pas de vivre correctement à la retraite. Ainsi le PER se place désormais parmi les produits les plus attractifs, après l’assurance-vie et les livrets, pour préparer sa retraite, devant l’immobilier.
En 2023, alors que les fonds en euros d’assurance-vie ont souffert de la concurrence des livrets d’épargne réglementés et des comptes à terme, c’est surtout grâce au PER que l’assurance-vie a réussi à rester dans le vert , avec une collecte nette de 2,4 milliards d’euros. Fin 2022, le PER totalisait 80 milliards d’euros d’encours et plus de 7 millions de Français en avaient souscrit un.